Texte signé Swiss Ice Hockey
L’affiche des huitièmes de finale de la Swiss Ice Hockey Cup de dimanche prochain nous réserve un duel entre deux équipes qui ont marqué l’histoire du hockey sur glace suisse : Le HC La Chaux-de-Fonds reçoit le HC Davos. Nous nous sommes entretenus avec le PostFinance Top Scorer des Neuchâtelois Tim Coffman à propos du prochain match de Coupe, de l’ambiance qui règne dans la cité horlogère et des différentes étapes de sa carrière.
Portée historique
« La T’Chaux » fêtera son 100e anniversaire le 6 février 2019. La saison en cours revêt donc une importance particulière pour le HCC. Tim Coffman confirme que ce jubilé « est sur toutes les lèvres en ville et dans la région. Loïc [ndlr : Burkhalter, Directeur sportif, ndlr] et tout le staff ont voulu mettre sur pied une équipe compétitive pour cette saison très spéciale et les objectifs sont ambitieux ». En d’autres termes : remporter la Swiss League.
Après un début de saison réussi, l’attention se porte désormais entièrement sur ce huitième de finale de la Coupe. Avec le HCC, détenteur du record de titres en série (6 titres de Champion suisse entre 1968 et 1973), et le HC Davos, tenant du record du nombre de titres avec 31 succès, ce sont deux très grands noms du hockey sur glace suisse qui se rencontrent. Coffman souligne toutefois que ceci ne perturbe personne dans la cité horlogère, en ajoutant que l’équipe n’avait à rougir face à aucun adversaire. Le fait que le HCC soit en forme actuellement et que le HC Davos connaisse quelques difficultés en National League est certainement une source de motivation supplémentaire pour l’équipe de Swiss League.
Une carrière mouvementée
A l’image de son équipe, Coffman a lui aussi connu un début de saison réjouissant. Avec , il est le Top Scorer du HCC. Ce golfeur passionné est familier de ce rôle : La saison passée déjà, alors qu’il portait les couleurs du club slovaque HKm Zvolen, Coffman était le joueur le plus productif de son équipe et de la ligue slovaque. La vie en Europe de l’Est lui convenant moyennement, il s’est mis en quête d’un nouvel employeur. Une rencontre avec le Directeur sportif du HCC Burkhalter à l’occasion d’un match en Slovaquie l’a convaincu de rejoindre les Chaux-de-Fonniers à partir de cette saison.
« J’avais séjourné en Suisse quelques fois dans le passé et je savais que j’allais beaucoup m’y plaire », déclare Coffman. « Bien entendu, chaque joueur rêve d’évoluer en National League, mais le niveau est très élevé en Swiss League aussi. Le style de jeu rapide et technique me convient parfaitement ». Et les rigoureux hivers chaux-de-fonniers ne font pas peur à ce trentenaire, qui avait joué pour les Alaska Aces à Anchorage, avant de poser ses valises en Slovaquie.
Suivant la logique des franchises et du profit, les Aces, club le plus titré de la East Coast Hockey League (ECHL), ont entretemps été vendus et ont déménagé à l’autre bout du continent, à Portland, dans le Maine (distance : 5300 km). L’attaquant américain n’en est pas nostalgique pour autant : « Ma période en Alaska était plaisante. Normalement, les équipes de ligue mineure se déplacent souvent en bus sur de longues distances. Notre adversaire le plus proche géographiquement étant situé dans l’Idaho, à 3000 km, nous prenions l’avion pour tous nos matchs à l’extérieur ». Les soirées au restaurant et les expériences partagées avec ses coéquipiers après ces matchs (les Aces effectuant le retour lendemain seulement) font partie de ses meilleurs souvenirs. Aujourd’hui, Coffman apprécie le fait de ne plus avoir à voyager si loin et si souvent. « J’ai donc consciemment recherché une équipe dans une ligue où les trajets n’étaient pas trop importants et, logiquement, la Suisse était dans mon collimateur ».
Nouvel environnement
Deux choses l’ont frappées lors de son arrivée l’été passé : « Premièrement, le fait que notre stade à La Chaux-de-Fonds soit passablement désuet et deuxièmement, que les repas soient très chers, à la maison comme au restaurant », explique Coffman. Grâce à l’accueil chaleureux que lui ont réservé la direction sportive du club et les coéquipiers, il s’est toutefois rapidement acclimaté et se sent bien dans son nouvel environnement. Le fait que La Chaux-de-Fonds joue à 992 mètres au-dessus du niveau de la mer ne le gêne pas plus que ça. « J’ai dû m’adapter un peu au début, mais après une dizaine de jours, l’altitude n’a posé aucun problème ».
Un duel à l’issue incertaine
Le HC Davos est lui aussi habitué aux matchs en altitude. Les Grisons jouent à 1560 au-dessus du niveau de la mer, un record pour une équipe professionnelle en Suisse. En termes d’altitude, seul Ambrì, qui joue à 1003 mètres, peut rivaliser avec les deux protagonistes de ces huitièmes de finale. Ce match de Coupe s’annonce donc comme un duel historique entre deux équipes coutumières des sommets sportifs et géographiques. Tim Coffman connaît-il bien son futur adversaire ? « Pour être honnête, pas vraiment. Je connais la Coupe Spengler et certains de mes amis y ont participé. Mais je ne suis pas vraiment au fait de l’équipe actuelle et de son état de forme ». Et cela n’est pas absolument nécessaire, car au vu de la qualité et de la profondeur du banc du HCC et de l’euphorie autour du jubilé du centenaire, l’issue de cette partie est pour le moins incertaine.