Les naturalisations express en Biélorussie au travers de l'exemple de Shane Prince et des dérives politiques

image post
  • Posté par dam, le :

    30/05/2021

L'adversaire du jour de l'équipe de Suisse tente depuis plusieurs années de se renforcer de façon plutôt particulière, d'autant plus en cette période où même les citoyens du pays se retournent contre leur gouvernement.

En effet, la Biélorussie permet à des joueurs de haut niveau d'obtenir rapidement sa nationalité pour ensuite en défendre les couleurs dans les championnats du monde.

La SonntagsZeitung a donné la parole à l'un d'entre eux, l'ancien davosien Shane Prince, un Américain pur souche. Après sa brève parenthèse suisse, il a tenté sa chance en KHL avant de recevoir une offre un peu particulière de Minsk : un contrat de deux ans avec le club local du Dinamo, combiné à la possibilité d'obtenir un passeport bélarus et de jouer pour l'équipe nationale.

Une belle opportunité qui lui permettait en même temps de ne plus être englobé dans le quota d'étrangers de la KHL avec donc moins de pression. "J'en profite à bien des égards" confirme le joueur.

Mais c'est par la rapidité de la procédure que cela interpelle : alors qu'il faut sept ans pour un citoyen lambda, elle est quasi instantanée pour les athlètes de haut niveau, et même sans passer de test de naturalisation.

Au niveau de l'IIHF, les règles sont assez simples : ne jamais avoir joué pour un autre pays dans une compétition de l'IIHF et être impliqué dans la ligue de leur nouveau pays pendant au moins deux saisons ou 16 mois sans interruption. Francis Pare qui a porté les couleurs de Genève a suivi le même parcours.

Mais ces joueurs ne servent-ils pas de caution au décrié président bélarus Alexander Lukashenko ? Le quotidien dominical rappelle qu'en 2014, la Coupe du monde a eu lieu à Minsk. L'équipe biélorusse a brillé et atteint les quarts de finale avec pas moins de 12 joueurs naturalisés, une performance que Lukashenko a mis en avant dans sa campagne avant d'être réélu.

Une évidence pour l'auteur du pays Maxim Nesterkov qui rappelle qu'une équipe nationale forte a renforcé la position de Lukashenko. Une interrogation à laquelle ne répondra pas Shane Prince puisqu'il a été interdit aux joueurs de parler politique pendant ces championnats du monde.