C'est sans doute la plus grosse signature estivale de notre championnat suisse féminin et cela démontre le tournant que sont en train de prendre les clubs en mettant enfin quelques moyens.

Lara Stalder, Lena-Marie Lutz, Noemi Ryhner et Nadine Hofstetter, quatre internationales qui ont décidé de rejoindre Zoug qui n'évolue pourtant pas au plus haut niveau féminin.

L'une des raisons ? Le club zougois leur offre un emploi à 40% et des conditions d'entrainement bien meilleures, notamment la possibilité de le faire l'après-midi et non pas en fin de soirée, comme c'est souvent le cas pour les équipes féminines. Le site précise encore :"Les joueuses doivent également pouvoir profiter pleinement de l'infrastructure des hommes. Dans la Bossard Arena, l'équipe de Diaz dispose de son propre vestiaire et l'entraineuse a également son propre bureau - ce qui ne va pas de soi sur la scène féminine du hockey sur glace suisse, même en 2023."

Un projet qui a emballé Lara Stalder: "J'ai maintenant joué dix ans à l'étranger. Logiquement, j'aurais pu continuer à jouer encore quelques années, mais j'ai eu ici cette opportunité unique".

La Lucernoise qui pourra apporter son expertise après ses années en Suède où elle a pu voir la valeur accordée au hockey féminin qui se traduit par les bons résultats de l'équipe nationale, là où la Suisse ne progresse pas. Et d'ajouter : "Ce n'est pas de la science infuse. Si on voulait développer le hockey féminin, ce ne serait pas difficile, on a déjà toutes les structures du hockey masculin". Un jour, il faudra à chaque niveau les mêmes conditions que celles dont disposent les garçons. La Suisse serait alors sur la bonne voie."

Watson qui termine par une anecdote et quelques chiffres, qui montre que l'on est bien entendu encore loin du hockey masculin, mais que les choses progressent : En 2004, lorsque les Zougoises se sont qualifiées pour la finale de la Coupe d'Europe à Stockholm, le club n'a pas pu ou voulu payer les 9500 francs du voyage, et les joueuses ont donc cherché des moyens de financement par elles-mêmes. Aujourd'hui, un autre vent souffle sur Zoug. Avec un budget de 1,2 million de francs et des joueuses comme Lara Stalder derrière elle, le projet a effectivement le potentiel de changer durablement le hockey sur glace féminin en Suisse.