Une comparaison complète du système de formation suédois par rapport au suisse

image post
  • Posté par dam, le :

    24/01/2021

Le Tages Anzeiger nous avait déjà offert un excellent dossier sur le problème des juniors en Suisse, son pendant dominical de la SonntagsZeitung le complète là également de façon admirable.

Si vous être abonnés, ces seux textes sont à lire ici et ici. Ce second article nous offre plus particulièrement une comparaison avec la Suède, un marché comparable au nôtre.

On commence par un constat implaccable : vous pouvez sans problème ouvrir votre championnat à un nombre illimité de joueurs étrangers si votre relève est à la hauteur. Comme le fait remarquer l'hebdomadaire : "la Suède n'a pas de restriction mais la SHL n'est pas pour autant inondée d'imports. Une moyenne de six non-Suédois par équipe jouent actuellement et il y a beaucoup plus de jeunes Suédois qui jouent dans cette ligue. Cela n'a pas eu d'influence négative sur le niveau depuis des années, et les clubs suédois sont clairement les plus performants en Ligue des champions."

Et cela se ressent au niveau du repêchage de la NHL une différence de 140:10 en faveur de la Suède par rapport à la Suisse sur ces cinq dernières années, 17:1 en ce qui concerne le premier tour. Le problème de base est au niveau des joueurs licencés, soit 50'000 pour les Scandinaves et un peu moins de 20 000 dans notre pays - un ratio qui ne correspond pas aux chiffres de la population (10,2 millions et 8,5 millions).

On le sait leur pyramide de formation est la meilleure d'Europe, les jeunes Suédois n'ayant aucun raison d'aller voir ailleurs avec des paliers de progression bien définis pour atteindre la SHL. Partout ailleurs en Europe et aussi en Suisse, les joueurs se voient bloqués après leurs U20, le saut en National League étant quasi impossible. C'est pourquoi ils s'exilent au Canada où on peut leur faire miroiter la NHL.

Alors quelles solutions ? Anders Olsson, entraîneur adjoint à Bienne, a son idée. Il a été entraîneur junior à Jönköping pendant neuf ans et directeur général de la division junior du club HV71 en SHL. Les différences se jouent dans le système scolaire suédois et les académies de hockey : "Pour nos joueurs, il y avait une heure de hockey scolaire avec un entraînement individuel le matin dans le cadre des leçons normales. Avant et après l'entraînement de l'équipe dans l'après-midi, des séances d'entraînement individuelles supplémentaires ont été ajoutées. Cela représente d'innombrables heures importantes en plus au fil des ans".

Mais c'est toute l'organisation de la journée du jeune talent qui doit être mieux planifiée selon Olsson : "En Suisse, il n'est pas rare que les enfants ne rentrent pas à la maison avant 22h30 à cause d'un entraînement tardif, faisant parfois encore leurs devoirs et se levant à nouveau à 6 heures le lendemain matin. Ils sont soumis à un stress permanent".

Le coach de Zoug Dan Tangnes pointe lui également des lacunes au niveau du jeu : "En Suède, on apprend aux juniors à reconnaître eux-mêmes les situations problématiques sur la glace et à trouver des solutions créatives. On leur apprend à comprendre le hockey. En Suisse, les joueurs juniors sont souvent entraînés pour gagner. Ces lacunes sont toujours présentes chez les pros, souvent même chez les meilleurs joueurs de la ligue".