Une belle lettre des parents d'Alex Ovechkin à leur fils pour son nouveau record

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  • Posté par dam, le :

    07/02/2019

Le site russe de la LNH a publié un joli récit que les parents d'Ovi lui ont écrit alors qu'il est devenu le joueur russe le plus prolifique de l'histoire, dépassant le légendaire Sergei Fedorov comme je vous l'avais rapporté. En voici la traduction mise à disposition par la ligue.

Notre cher Sasha!

Bien que nous soyons sur des continents différents, nous essayons de ne jamais rater un seul de tes matchs. Nous les regardons tous les deux religieusement, ta maman en Amérique et ton papa à notre datcha (maison de campagne) à l'extérieur de Moscou, parce que les médecins lui recommandent de ne pas prendre de longs vols d'avion pour des raisons de santé. Étant donné que nos fuseaux horaires sont si différents, ton père se lève au milieu de la nuit et allume la télé.

Les séries de défaites sont toujours une chose difficile à vivre. Mais ces hauts et ces bas arrivent à toutes les équipes au fil d'une saison. Le plus important, c'est de continuer à croire en toi. Nous sommes contents que toi, Sasha, tu te battes toujours pour tes coéquipiers et fasses tout ce que tu peux pour permettre à l'équipe de gagner et de bien jouer. C'est là quelque chose qui a plus de valeur que de battre le record de points de Sergei Fedorov. Bien que ce soit une sensation agréable de dépasser un joueur aussi formidable que lui, essaie de ne pas trop mettre d'accent là-dessus. Nous savons que tu veux remporter une autre Coupe Stanley, et le faire plus d'une fois. Nous comprenons à quel point tu y aspires et nous te souhaitons la meilleure des chances à cet égard. Les quelques ratés survenus en saison régulière ne devraient pas te décourager. Sans défaites, il n'y a pas de victoires.

Il est très important, fils, que tu saches que tu apportes de la joie aux gens. Nous l'avons nous-mêmes senti en juin dernier. Nous avons vu des centaines de milliers de partisans de hockey se retrouver dans les rues de Washington. Nous savons à quel point les gens en Russie ont littéralement pleuré de joie quand vous avez battu les Golden Knights de Vegas en Finale de la Coupe Stanley. Par ta façon de jouer, tu es capable de susciter des émotions incroyablement fortes chez les vrais partisans.

Fedorov n'est pas qu'un joueur parmi d'autres dans notre pays. C'est un exploit important que tu aies dépassé un tel maître. 

Fedorov a été un très bon joueur de hockey. Il nous renseignait sur l'organisation et sur la compréhension du jeu, il expliquait toujours clairement les choses, et il montrait par l'exemple comment le hockey de classe mondiale devait être joué. C'est quelque chose de remarquable de dépasser un tel maître. Nous avons tous le plus grand respect pour nos joueurs de hockey: Pavel Bure, Alexander Mogilny, Igor Larionov... Le fait que tu aies réussi à tous les dépasser au classement des marqueurs, et même eu besoin de 200 matchs de moins que Sergei pour t'y rendre, cela montre à quel point tu as fait du travail remarquable et affiché une grande volonté de réussir.

Nous nous souvenons à quel point tu étais emballé quand Fedorov est venu à Washington. Tu étais très, très content. Plus jeune, tu adorais regarder les Red Wings de Detroit et le quintette russe jouer, et aussi tous les nôtres qui jouaient dans la LNH. Tu collectionnais les cartes de hockey. Nous les avons encore dans notre appartement, chacun de tes six albums. Elle est vraiment vieille maintenant et d'une valeur inestimable, cette collection que tu as commencée dans les années 1990.

Nous regardons ta photo de cette époque. Nous pensons qu'elle date de 1993, quand Mogilny a marqué 76 buts en une saison régulière, établissant un record russe. Lui aussi, on l'avait baptisé Alexandre le Grand. Et tu es encore très jeune dans la photo, tu souris et tu portes un manteau des Sabres de Buffalo. Souviens-toi, nous nous étions arrêtés dans une boutique de hockey, et tu aimais vraiment ce manteau… Un très beau manteau, très chaud. Nous l'avons donc acheté, et tu allais ensuite le porter tout le temps. Il t'allait parfaitement.

Papa n'a jamais raté un seul de tes entraînements jusqu'en 2002, quand Viktor Vasilyevich Tikhonov avait déjà commencé à te sélectionner pour Équipe Russie. Nous nous souvenons qu'il t'avait invité à disputer un tournoi en Europe et il t'a immédiatement placé sur le premier trio - si notre mémoire est bonne, aux côtés de Maxim Sushinsky et Valery Zelepukin. Tu n'avais que 17 ans. Papa a même demandé à Tikhonov la permission d'accompagner l'équipe.

Un autre souvenir qui nous revient, c'est quand tu es parti pour aller rejoindre la LNH en 2005. Nous n'avions pas pleuré à l'aéroport. Nous étions sûrs de toi. Premièrement, tu savais parler un peu l'anglais. Deuxièmement, nous avions discuté avec l'ancien défenseur du Dynamo Andrei Markov, qui jouait pour Montréal à l'époque, et il nous avait rassurés: « Sasha sera bien traité. Il ne sera pas abandonné à lui-même là-bas, ils vont prendre soin de lui dans sa nouvelle ville ».

Et prendre soin de toi, c'est ce qu'ils ont effectivement fait. Au début, tu as logé chez le directeur général des Capitals George McPhee. Nous lui serons toujours reconnaissants pour t'avoir ainsi pris sous son aile. C'est comme si c'était hier.

Nous nous souvenons de la façon dont tu as effectué tes premiers pas dans le hockey, comment tu as terminé tes études. Parfois nous nous mettons à table, nous nous regardons l'un l'autre et nous avons l'impression de nous être mariés que récemment, et pourtant nous en sommes à notre 49e année ensemble. Nous avons célébré notre mariage en septembre 1970. Et toi aussi, tu es né au mois de septembre, 15 ans plus tard.

Nous nous installons donc un en face de l'autre, en nous disant: « Notre 50e anniversaire de mariage est-il vraiment à ce point proche? » Eh bien, au moins tu nous as finalement donné un petit-fils. (Sergei) est un formidable petit garçon, si animé et souriant. Il a récemment eu cinq mois. Ce qu'il deviendra, seul le temps le dira. Un athlète, peut-être? Quand il prendra un bâton de hockey dans ses mains, voyons voir comment il le tiendra. Ou, s'il prend un ballon de basketball, voyons voir de quoi ça aurait l'air. Tant et aussi longtemps qu'il restera en santé et deviendra une bonne personne, en ce qui nous concerne ce sera bien suffisant.

Le plus important, Sasha, c'est que tu restes en santé. Il est également primordial que tout aille bien dans la famille. Tu as une merveilleuse famille. Nous sommes tellement reconnaissants que ton épouse Nastya nous ait offert un si beau cadeau, notre petit-fils (Sergei). Nous sommes tellement contents de voir à quel point Nastya a de l'affection pour toi, à quel point ce qu'elle cuisine est délicieux et à quel point elle te soutient toujours et t'aide avec tout. C'est inspirant de voir ce genre de soutien, qui te permet de connaître encore plus de succès au hockey.

Par ailleurs, l'organisation des Capitals au grand complet fait également partie de ta grande famille. Tous tes coéquipiers, le personnel des entraîneurs au grand complet, sans qui ton record n'aurait jamais été possible. Le propriétaire du club Ted Leonsis, qui a toujours été si attentif à ton endroit et en a tellement fait pour toi. Nous lui sommes très reconnaissants. Il est le chef de cette grande famille de hockey. Il vient souvent dans le vestiaire et semble connaître tout des exploits que tu as réalisés. Il nous a félicités si chaleureusement lors de la naissance de notre petit-fils. (Sergei) et la Coupe Stanley ont été nos deux plus grandes victoires en 2018.

Nous sommes tellement fiers de te voir jouer comme tu le fais. Tu donnes un lustre de gloire au sport russe en Amérique du Nord, et tu n'oublies jamais ta patrie. Tu ne portes pas tellement attention aux critiques, et elles seront toujours présentes. Continue de suivre ta propre voie, de faire les choses à ta façon. Continue tout simplement de jouer au hockey, continue d'avoir du plaisir en le faisant, comme lorsque tu étais un jeune garçon. Garde toujours cette sensation en toi. L'amour pour le hockey, jumelé à l'ardeur au travail. La plupart des autres ne peuvent pas produire autant que toi à 33 ans. Mais tu continues de jouer à un haut niveau et tu ne te contentes pas de moins. Et tu continues de faire la preuve que le hockey russe est le meilleur au monde.

Nous aimons nos deux fils de la même façon - Misha et toi. Si les enfants sont heureux, alors nous sommes heureux. Nous ne nous lasserons jamais de le répéter.
 
Bisous et câlins,

Ta mère et ton père