Sinja Leemann et le bodychecking : une nouvelle ère pour le hockey féminin suisse

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  • Posté par dam, le :

    18/11/2025

Un retour intéressant sur l'introduction de cette nouvelle règle

Lors d’un entraînement de la saison préparatoire la plus intense que le hockey féminin suisse ait connue, Sinja Leemann, 23 ans, prend conscience de la puissance des contacts.

« J’ai pensé : wow, ça va être intense », confie-t-elle à la Berner Zeitung. Cette intensité accrue est le résultat d’une modification majeure des règles : depuis le 3 mai, les bodychecks sont autorisés dans la Postfinance Women’s League, à l’exception des hits en pleine glace. Une « révolution » destinée à rapprocher le hockey féminin du style masculin, plus rapide, physique et intense.

Pour s’adapter, Leemann et ses coéquipières du SC Bern ont intensifié leur entraînement du tronc et renforcé la musculature du cou. « La règle a accéléré une tendance déjà en cours dans le domaine athlétique », explique-t-elle.

La meilleure joueuse de la saison 2022/23 voit d’un bon œil cette évolution et espère que l’augmentation de l’intensité attirera davantage de spectateurs, actuellement limités à des chiffres modestes.

La dimension physique sera particulièrement visible en playoffs. « Même si nous nous connaissons bien, la volonté de gagner prime, même contre de bonnes amies », ajoute-t-elle. L’utilisation intelligente des bodychecks pourrait devenir un atout stratégique pour certaines équipes.

Pour l’instant, aucun club ne mise sur un hockey résolument dur pour se démarquer, mais certaines joueuses ont compris qu’elles pouvaient ainsi renforcer leur impact sur le jeu. Le fair-play reste de mise, et aucune action dangereuse n’a été observée.

Originaire de Gossau ZH et travaillant dans la finance pour les Rapperswil-Jona Lakers, Leemann est une figure majeure de la ligue. Triple championne nationale et ancienne capitaine des ZSC Lions, elle voit dans la règle une préparation idéale pour les Jeux olympiques de 2026 à Cortina.

La règle s’applique uniquement en Postfinance Women’s League, ce qui crée un cas particulier pour la coupe nationale : elle n’est effective que lorsque deux équipes de la ligue s’affrontent. Les joueuses doivent donc rester vigilantes pour utiliser ce nouvel outil au bon moment et dans les bonnes conditions.