National League : le douloureux équilibre entre le nombre de matchs et la santé des joueurs

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  • Posté par dam, le :

    12/03/2025
Source: NZZ am Sonntag

Une petite plongée dans un problème qui semble inextricable et qui pourrait trouver un épilogue forcé.

Un article publié le week-end dernier par la NZZ am Sonntag dont le postulat de base part des ZSC Lions, mais qui s'applique théoriquement à toutes les équipes de National League.

En cause, la durée de la saison de hockey et l'impact sur les joueurs qui, si les analgésiques et injections font toujours partie de leur monde, ne font plus partie de leur plan sanitaire comme cela a pu l'être par le passé avec des joueurs prenant part aux play-offs avec de graves blessures. Deux exemples, le premier cité par Martin Steinegger, alors au CP Berne : « Gil Montandon a disputé l’intégralité des play-offs avec une articulation acromio-claviculaire déchirée. Son épaule se déboîtait constamment. Mais il se contentait de s’appuyer contre un poteau à côté du banc et la remettait lui-même en place. Le bruit était horrible. Et la douleur devait l’être tout autant. »

L'autre vient des ZSC avec Randy Robitaille qui a joué avec un ligament interne déchiré. Raeto Raffainer confirme la doctrine de l'époque : « Nous consommions des antalgiques comme des pastilles contre la toux. Quand on nous disait : “Prends deux Ponstan, ça ira mieux”, on le faisait. De toute façon, nous ne posions pas beaucoup de questions et ne réfléchissions pas trop. Si l’entraîneur nous demandait de foncer tête la première dans un mur, on le faisait. Aujourd’hui, les joueurs fonctionnent différemment, ils ne valident pas tout aveuglément. »

Voilà pour le côté sombre qui heureusement est pour l'essentiel du passé, bien que la petite piqure pour participer aux play-offs reste d'actualité. Reste globalement la charge de la saison, le journal dominical prenant l'exemple le plus extrême avec Dean Kukan qui pourrait dépasser la barre des 90 matchs officiels, sans même compter une éventuelle participation aux Mondiaux. On voit que ce rythme use même les coaches à l'image de Marc Crawford.

Sven Leuenberger partage également son point de vue, bien placé pour parler de ce domaine puisque ses quatre titres de champion avec le CP Berne lui ont valu aujourd’hui deux prothèses de hanche. Il pose notamment la question de l'intérêt des doubles journées au lieu d'avoir un calendrier fixe comme en Allemagne, mardi, vendredi et dimanche.

Et le fond du problème est de savoir s'il faut rester à 52 matchs de saison régulière, d'autant plus qu'avec l'arrivée de la Coupe du Monde, en plus des Jeux olympiques, et donc trois semaines d'interruption du championnat. Un haut responsable de la ligue suisse l'avoue à la NZZ : « Ce nouveau tournoi va bouleverser notre calendrier. »

Mais peut-être que cela ne tombe pas si mal puisqu'on rappelle qu'2027, le contrat télévisé actuel arrivera à échéance et que la somme versée aux clubs sera sans doute réduite. De quoi réduire le nombre de matchs ? Pas si vite, s'écrieront sans doute les clubs, donc les décideurs, qui doivent eux optimiser leurs revenus pour continuer à accroître leur budget et suivre l'inflation des salaires, avec des vendredis et des samedis qui restent les soirées les plus lucratives.