Pourquoi Genève a retourné sa veste lors du vote sur le nombre d'étrangers

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  • Posté par dam, le :

    15/11/2018

Que l'on soit d'emblée clair, aucun journaliste n'avait été autorisé à suivre le réunion de la ligue hier matin.

Mais le Tages Anzeiger nous propose tout de même son interprétation hilarante de la séance, qui vaut franchement la lecture originale, en allemand donc, par ici, dont voici une modeste traduction de ma part d'un texte que vous prendrez bien entendu au deuxième degré.

Point 6 de l'ordre du jour : Étrangers.

Michael Rindlisbacher, Président du Conseil d'administration de Swiss Ice Hockey : (frappe sur la table avec un marteau) Nous en venons à la proposition du SC Berne d'augmenter le nombre d'étrangers autorisés à jouer. La parole est à Marc Lüthi.

Marc Lüthi, CEO SC Berne : "Nos concurrents à l'étranger se moquent de notre surenchère mutuelle en Ligue nationale. Les agents des joueurs disposent désormais de deux listes de prix : l'une pour la Suisse et l'autre pour le reste de l'Europe.

Raphael Berger, PDG de Gottéron : C'est du bla-bla !

Lüthi : (grognon) Il n'y a pas de marché pour les joueurs suisses. Alors on l'ouvre. Selon mes connaissances en gestion d'entreprise, plus de concurrence n'a jamais fait augmenter les prix.

Berger : C'est du bla-bla-bla !

Patrick Lengwiler, CEO EV Zoug : Non, c'est des conneries. Une augmentation du nombre d'étrangers entraînera une augmentation des coûts. De plus, la plupart des clubs avec deux étrangers supplémentaires pourront se permettre d'avoir un gardien de but étranger dans leur équipe. Et je me demande alors pourquoi nous avons dépensé 800 000 francs pour Genoni.

Reto Kläy, directeur des sports EV Zoug : C'est une question de raison. Le mot clé est la raison. Nous sommes raisonnables. C'est pourquoi pour Corvi et Hofmann, nous ne dépassons pas le seuil de 750 000 francs. Pas un franc de plus. En aucun cas. Nous sommes raisonnables.

Lengwiler : Nous sommes raisonnables.

Gaudenz Domenig, président du conseil d'administration de Davos : "C'est parce que Corvi joue de manière très raisonnable avec nous en ce moment. (Rires)

Marc Gianola, CEO Davos : "Nous soutenons la proposition du SCB. De plus en plus de joueurs suisses jouent en Amérique du Nord et l'offre de joueurs de qualité est trop faible.

Domenig : Arno attirait les bons Suisses. Maintenant, ils s'éloignent. C'est pourquoi nous sommes pour six étrangers - et aussi pour un entraîneur étranger.

Rindlisbacher : (frappe sur la table avec un marteau) Je résume : Berne et Davos sont favorables à la motion, Zoug et Gottéron contre. Peut-être puis-je mentionner maintenant note position sur le sujet. Swiss Ice Hockey et moi, nous y sommes clairement....

Lüthi : (interrompt) Personne ne s'intéresse à l'avis de l'association. Dans le hockey sur glace suisse, ce sont les clubs qui font la musique. Un peu d'attention vous est réservée en mai. Point final.

Berger : C'est du bla-bla !

Lüthi : Nous devons apprendre à ne plus faire de distinction entre les Suisses et les étrangers !

Peter Jakob, président du conseil d'administration de SCL Tigers : (lunettes ajustées, version originale) Ke Ungerschied zwüsche Schwizer u Usländer? Auso Marc: Das chasch im Ämmitau vergässe! Mir söus doch nid glich ergah wi mim Vorgänger, em Grunder Housi? I weiss no, wo dä einisch öffentlech ire Zytig gseit hett: (holt einen Artikel hervor und rückt die Brille zurecht) «Der Wohlstand der Schweiz basiert auf der Zuwanderung.» Marc: Du hättsch söue gseh, wisi dr Housi när z’Langnou wine Sou dürs Dorf tribe hei. Drum: Mir si drgäge!

Daniel Villard, CEO EHC Bienne : "La proposition de Berne est intéressante, mais pas réfléchie. Et pendant que nous y sommes, Marc : Vous auriez pu me dire lors de la dernière réunion que c'est vous qui vouliez payer à Sämi Kreis les 100'000 francs supplémentaires qu'il avait demandés en vain à Bienne.

Rindlisbacher : (frappe sur la table avec un marteau) Tenez-vous en au sujet ! La Romandie, s'il vous plaît !

Jan Alston, Directeur sportif Lausanne : (sur son téléphone portable, retire ses oreillettes et interrompt la conversation) Commentaire ? Ah, oui : Six, nous voulons six étrangers. Six, s'il vous plaît ! Allez les gars, allons-y ! Oui, nous le pouvons ! Oui, au moins à Lausanne nous pouvons payer !  (remet ses oreillettes, reprise de la conversation)

Peter Zahner, PDG de ZSC Lions : "Les agents augmentent les salaires ! Le citron est pressé. Pourquoi personne ne fait rien contre ces agents ? La suggestion de Marc est bonne. Nous sommes contre en principe, mais en fait pour.

Sven Leuenberger, directeur sportif de ZSC Lions : Nous sommes donc plus pour que contre, mais fondamentalement ?

Ces putains d'agents ! Fondamentalement, nous sommes pour, mais contre, parce que nous n'avons pas le droit de l'être, nous sommes tellement libre (jeu de mot avec Frey).

Rindlisbacher : (frappe sur la table avec un marteau) Malheureusement, je dois vous informer de l'absence du HC Lugano. Le président Mantegazza et le directeur sportif Habisreutinger ont soumis leur vote par écrit. Je cite : "Cari amici ! Malheureusement, nous ne pouvons pas être à Soleure aujourd'hui parce que nous célébrons le 90e anniversaire de notre Presidentissimo Geo. Que ce soit quatre ou six étrangers : nous voulons ce que la majorité veut ! Parce que : Non ci sono salari troppo alti, ci sono solo aspettative troppo old. En ce sens, Auguri Grande Geo !"

Filippo Lombardi, Président du Conseil d'Administration Ambri : (se lève de son siège, attache sa veste, ajuste sa cravate) Messieurs. Je peux fièrement annoncer : Nous, le Club de hockey Ambri-Piotta, sommes contre ! Avec six étrangers, il sera encore plus difficile pour les jeunes joueurs de trouver leur place. Et j'ai juste une requête : Dans ce cadre, je pourrais peut-être attirer brièvement votre attention sur notre prochaine campagne de collecte de fonds...

Rindlisbacher : (frappe sur la table avec un marteau) Qui veut prendre la parole ?

Markus Bütler, CEO Rapperswil-Jona : Nous avons donc....

Lüthi : (grognon) Tu n'as rien à dire ici.

Berger : C'est encore du bla-bla !

Christophe Stucki, CEO Servette : Alors. Nous avons lancé cette initiative en collaboration avec Berne. Et par conséquent, il ne fait aucun doute que nous...

Chris McSorley, entraîneur et bien plus encore chez GE Servette : (se lève, tape tout le monde sur l'épaule, retourne à sa place et salue les deux mains en l'air) Messieurs ! Messieurs, messieurs ! Je vous remercie ! Hier, les arbitres à Berne, c'était encore une fois : un scandale. Berne instrumentalise les officiels depuis des années. C'est pourquoi à Genève....

Stucki : ...mais Chris....

McSorley : ....NOUS, à Genève, avons décidé de nous y opposer. Donc contre Bern.

Leuenberger : (saute de sa chaise) Tu vois, Marc ! Je te l'ai déjà dit en playoff 2013 ! C'est un salaud de menteur, ce McSorley ! Un pinocchio géant !

Lüthi : Exactement ces mots nous ont coûté une mandes de 2000 francs à l'époque. C'est moi l'idiot qui te l'a dit.

Berger : C'est du bla-bla !

Lüthi : Et c'est exactement pour ces 2000 francs que le meilleur Slovaque viendrait pieds nus en Suisse. Mais tu ne veux pas l'avoir. Gopferdami !

Rindlisbacher : (frappe sur la table avec un marteau) J'ai perdu mes repères. Qui est pour maintenant, qui est contre ?

(Lüthi quitte la salle en colère. Fin)