Le hockey suisse profite-t-il vraiment de l'abondante mais ciblée couverture télévisuelle actuelle ?

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  • Posté par dam, le :

    09/04/2023

Les fans purs de hockey sur glace sont sans doute comblés en ces mois de mars et avril avec quasi chaque soir un match à regarder, et pourtant l'impression générale du grand public semble être autre.

MySports avait annoncé la couleur avec son slogan qui illustre cet article et n'a évidemment pas menti puisque depuis l'entame des play-offs jusqu'à aujourd'hui, il n'y a eu que dix jours sans hockey sur glace en direct à la télévision.

19 matchs ont également été diffusés sur Léman Bleu, TV24 ou 3+. Il n'y a donc jamais eu autant de hockey sur glace en direct sur les chaînes de télévision suisses, mais malgré cela, et si on sort un peu de notre sphère, l'impression que les play-offs passent inaperçus auprès du public se répand, explique la NZZ Am Sonntag. Ce que corrobore Peter Zahner, le CEO des ZSC Lions "Plusieurs personnes de mon entourage sont venues me voir et m'ont dit : je ne peux plus voir de hockey sur glace à la télévision".

C'était d'ailleurs l'argument de la SSR au moment où elle a perdu une partie du deal il y a une année et qui depuis n'a rien fait pour mettre en valeur le championnat suisse sur ses canaux. Alors que la SSR a un contrat "Highlights" et pourrait ainsi diffuser sur ses chaînes des résumés des matches de National League à partir de 23 heures, comme pour le football, elle n'a jusqu'à présent pas utilisé cette possibilité. Le jounrla dominical précise : "Au lieu de cela, elle a déclenché une bataille juridique en plaçant sur son site web, avant 23 heures déjà, des extraits des temps forts sans indication de la source." MySports a maintenant engagé une action en justice contre la SSR pour ces faits.

Reste à savoir l'impact que cela a sur les audiences puisque les non abonnés à MySports et spectateurs occasionnels ne savent pas qu'ils peuvent voir des matchs sur ces TV locales ou ne font pas l'effort de les chercher dans leur longue liste de chaînes.

Roger Elsener, directeur de CH-Media Entertainment qui s'occupe de la commercialisation, est lui très positif : "Nous sommes très satisfaits du nombre de téléspectateurs sur TV24 et 3+. Par rapport à l'année précédente, nous sommes actuellement près de 15 pour cent en dessus de la valeur de 2022 dans le groupe cible pertinent pour la publicité". MySports ne communique pas de chiffres, mais parle d'une augmentation du pourcentage abonnés "à deux chiffres". 

En dépit de perceptions contradictoires, le hockey sur glace n'a donc jamais été aussi populaire à la télévision que cette saison alors que les spectateurs suivent également dans les stades avec une moyenne record de 7500 fans par match et un taux d'occupation qui avoisine les 90%.

Pour les clubs, le changement de partenaires TV n'a pour l'instant aucune incidence financière puisque l'entente rapporte environ 30 millions de francs par saison au hockey quoiqu'il arrive. Mais cela a compliqué la planification avec des qualifiés qui ne connaissaient leur programme que sur le tard, alors qu'avant, ils étaient assurés de jouer le mardi, le jeudi et le samedi.

Zahner précise encore que le morcellement du calendrier rend difficile pour les sponsors importants et de longue date d'inviter des clients aux matchs. La programmation incertaine des matches pose également des problèmes à la police, qui doit garantir la sécurité et autoriser les matches.