Kevin Lötscher s'est reconstruit dix ans après son terrible accident

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  • Posté par dam, le :

    26/09/2021

C'est le 14 mai 2011 qu'a commencé sa deuxième vie comme il aime l'appeler, une date qu'il a tatouée sur son corps.

Ce jour-là à 4h30 du matin il est renversé par une jeune automobiliste de 19 ans qui l'envoie aux urgences avec un traumatisme craniocérébral où il est plongé dans un coma artificiel et risque de perdre la vie.

C'est sur cet événement, mais surtout ce qui s'en est suivi que s'intéresse la SonntagsZeitung dans un superbe article à lire en ce dimanche pluvieux. 

Une vie qui sera faite de hauts et de très bas, à commencer par réapprendre des gestes qui font partie de notre quotidien : comment se brosser les dents, comment ranger ses chaussures ou comment utiliser à nouveau un sachet de thé.

Il s'accroche avec l'aide de ses proches jusqu'au jour où les médecins lui annoncent qu'il pourrait rejouer au hockey. Kevin Lötscher a enfin retrouvé un but dans sa vie et va s'y accrocher avant d'être mis devant les faits : ses essais à Berne, Sierre, Bienne ou Ajoie sont des échecs, le hockey est un sport trop exigeant au niveau coordination et vitesse pour son cerveau et il n'atteindra plus jamais son niveau d'avant l'accident.

Il s'en va prendre du recul en Afrique du Sud avant de revenir en Suisse pour sombrer dans la dépression : " Le hockey sur glace est une bulle : j'étais en plein dedans, tout était génial, j'ai reçu une méga-appréciation. Soudain, je n'étais plus à ma place. Tout me manquait, la vie quotidienne ordinaire, je suis tombé dans une profonde dépression. Quand le réveil a sonné, je me suis demandé : "Pourquoi te lèves-tu ? Pour quoi t'es-tu investi ? Pourquoi as-tu renoncé à tant de choses ? Pour rien du tout !"

Le déclic viendra d'une idée soufflée par son psychologue : rencontrer la personne qui l'a fauché. Il lui pardonnera et s'enlèvera ainsi un énorme poids sur les épaules, accepter l'accident et passer à autre chose pour se reconstruire.

Il est maintenant notamment l'ambassadeur de FRAGILE, association qui vient en aide aux personnes cérébrolésées. Si c'est un thème qui vous parle, vous pouvez faire un don ici. Il veut ainsi sensibiliser à un fait établi : demander une aide psychologique est encore un tabou. Et de conclure : "Si vous avez des problèmes avec votre voiture, vous allez dans un garage. Les problèmes de peau sont résolus par un dermatologue. Et si vous avez des problèmes avec votre esprit et votre âme, vous allez voir un psychologue. C'est aussi simple que cela".