Le championnat tchèque s’impose à son tour comme une puissance financière du hockey européen, du moins pour certains clubs. On a récemment pu le constater avec plusieurs offres qui rivalisent désormais avec celles proposées en Suisse.

L’Extraliga tchèque est sur le point de faire un pas significatif vers l’ouverture de son championnat aux joueurs étrangers. L’Association des clubs professionnels (APK) a validé une augmentation du quota de joueurs étrangers pouvant figurer sur une feuille de match, qui passera de six à huit dès la saison prochaine. Cette décision s’inscrit dans un contexte de tensions avec la Fédération tchèque (ČSLH), qui a récemment rejeté une réforme du statut des joueurs étrangers.

Jusqu’ici, les joueurs non tchèques perdaient leur statut d’« étranger » après trois saisons consécutives dans les compétitions nationales, une règle que les clubs jugent obsolète et juridiquement bancale. L’APK plaide pour une harmonisation avec le droit européen, qui garantit la libre circulation des travailleurs — sportifs inclus — au sein de l’Union. « Nous voulons corriger un modèle que nous ne jugeons plus pertinent », a déclaré Jan Tůma, président de l’APK, dans un communiqué.

Le directeur de l’Extraliga, Martin Loukota, a toutefois tenu à relativiser les effets immédiats de cette décision : « Il ne faut pas s’attendre à un afflux massif d’étrangers. La majorité des effectifs sont déjà bouclés, et il n’y a pas une abondance de joueurs étrangers libres sur le marché. »

Cette nouvelle orientation ne plaît pas à tout le monde. Le président de la fédération, Alois Hadamczik, a qualifié la mesure de « pas en arrière » pour le hockey tchèque, craignant que l’importation de joueurs ne vienne freiner la formation locale. Pourtant, de nombreux clubs avancent un argument économique : un joueur étranger moyen coûte souvent moins cher qu’un joueur tchèque de niveau équivalent, en raison de la rareté du talent local.

L’objectif à moyen terme est clair : supprimer la règle dite de « domestication » au bout de trois ans, maintenir le statut de joueur étranger pour tous les non-Tchèques, et encadrer uniquement les ressortissants hors UE/Espace économique européen, comme les Canadiens, Américains ou Suisses. Un modèle inspiré de ce qui se fait en DEL (Allemagne), où neuf étrangers sont autorisés par match, ou en Suisse, où la limite est fixée à six.